La dernière valse du Titanic
En suivant l’itinéraire sinueux d’une valse composée à la veille de la Première Guerre mondiale et reprise, sous diverses formes un peu partout en Europe, de l’Atlantique à l’Oural, on reconstitue tout un monde. Ce sont des poètes paroliers dissidents, des musiciens sachant gérer leurs intérêts commerciaux, des compositeurs disparus précocement. Un maillage international se révèle ainsi dans lequel, avant 1917, la vieille Europe est liée à l’émergence d’une culture américaine. L’enquête conduit ainsi de la Serbie à la Finlande, en passant par la Russie impériale et soviétique, puis à l’Angleterre édouardienne. La recherche est facilitée par l’accessibilité presque infinie d’une foule d’enregistrements phonographiques numérisés et, plus ou moins précisément, référencés. L’histoire culturelle dépasse le cadre des constructions nationales en suivant la circulation d’un objet singulier : une valse.
Didier Francfort
Nouvelles Editions Place
2018